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From The Oz'er Side
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6 juillet 2012

Fraser Island à pied : On l’a fait !

Par Lauriane et Damien 

 

Nous voilà de retour après 100 km de marche, 20 km en 4x4, des paysages fantastiques, beaucoup d’efforts, de sacrées ampoules, de bonnes mais aussi de moins bonne rencontres ! On vous raconte ça en détails.

 

Tout d’abord, nous avons passé 5 jours et 4 nuits sur Fraser au lieu des 7 jours et 6 nuits prévus au départ. Il y a eu quelques changements de plan.

 

Programme de base :

1er jour : arrivée du ferry à Kingsfisher Bay. Rando jusqu’au lac McKenzie, nuit au camp.

2ème jour : rando du lac McKenzie jusqu’au lac Wabby, puis jusqu’à la première aire de camping autorisée sur la plage de l’Est, 75 mile Beach

3ème jour : rando de 22 km le long de 75 mile Beach jusqu’à l’aire de camping de Eli Creek, et visite de Eli creek

4ème jour : marche sur la plage jusqu’au site du Maheno (épave échouée sur la plage) puis des Pinnacles (strates de sables colorés), puis retour au campement vers Eli creek.

5ème jour : rando de retour 22km sur 75 Mile Beach jusqu’à l’aire de camping de plage la plus proche du lac Wabby

6ème jour : rando de retour du lac Wabby au lac McKenzie.

7ème jour : rando de  retour du lac McKenzie jusqu’au ferry à Kingsfisher Bay.

 

Samedi 30 juillet (1er jour) : Levés à 6h du mat, fin des préparatifs. Nous avons roulé une cinquantaine de km pour atteindre l’endroit où se trouve le ferry. Nous avons pris celui de 9h pour environ 1h de traversée. Ça y est nous voilà partis avec nos gros sacs à dos bien pleins ! 1ers pas sur Fraser, génial ! La météo est super (de toute façon on a eu que du beau temps). Notre but pour ce soir est le lac McKenzie à environ 15 km de marche. 1er problème, où se trouve l’entrée du chemin de rando qui y conduit ? Nous ne sommes pas les seuls à nous poser la question, il y a aussi Julien, un français, ainsi que Michele et Beau (si si c’est bien son prénom lol), respectivement Américaine et Australien. Super, un peu de compagnie, on décide de faire la route ensemble, au moins jusqu’au lac car tout le monde à son propre itinéraire de prévu. On commence par de la plage, puis de la forêt, la route est longue et pas super bien indiquée, on se perd quelques fois et tout le monde confronte ses avis en s’aidant de notre carte (nous sommes les seuls à en avoir acheté une qui vaille quelque chose !) et des boussoles. Vers 15h30 on arrive enfin au lac McKenzie ! Magnifique !!! le sable est blanc de chez blanc et l’eau est tellement claire qu’il y a des endroits où on voit difficilement la différence entre l’eau et le sol ! En plus elle a le goût d’eau de source lol. Le rêve. On va monter notre tente à l’aire de camping et profiter des derniers rayons du soleil pour se baigner dans le lac ! Enfin moi, pas Damien, il n’y est pas arrivé ! lol Il trouvait l’eau trop froide. Pourtant c’est ce qui a fait office de douche alors ça faisait du bien !

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Le soir Julien est venu manger avec nous et nous avons été rejoints par deux autres français, Zoaire et Anne-Claudine. Nous sommes les seuls à avoir emmené notre gaz cooker (camping gaz), donc demain tout le monde viendra en profiter au petit dej !

 

Mercredi 1er Juillet (2ème jour) : réveil à 5h30 pour être debout à 6h pour voir le levé du soleil sur le lac : magnifique !   Par contre on a eu froid cette nuit et le sol était bien dur, hé oui on a emmené que nos sacs de couchage ! Après un petit dej bien convivial, nous partons pour le lac Wabby, avec Julien, Zoaire et Anne-Claudine. Sur la route dans les forêts, les payages changent. On se fait semer (comme la veille) parce qu’on marche moins vite et que j’ai mal au genou. On retrouve les autres vers un lookout au dessus du lac Wabby pour le pic-nique. La vue du lookout est magnifique. De grandes dunes nous séparent encore du lac, nous devons les traverser si nous voulons y descendre. Après quelques efforts supplémentaires et un bon dénivelé, nous faisons tous une pause au lac, histoire d’y tremper les pieds. Nous devons encore rejoindre la plage si nous voulons pouvoir dormir cette nuit. Les autres dorment au camp du lac Wabby mais ils nous accompagnent jusqu’à la plage. Quand nous y arrivons, le soleil commence déjà à descendre et il faut faire vite car nous avons encore 2km à pieds à faire pour arriver à l’aire de camping. On se quitte donc ici, ça y est on se retrouve seuls pour le reste de l’aventure. On commence notre marche sur l’interminable 75 mile Beach, juste une immense plage à perte de vue. On arrive enfin au camp au coucher du soleil, on monte la tente en vitesse et on se fait à manger. L’endroit est magnifique, nous dormons sur une dune juste face aux vagues. Malgré tout nous ne nous attardons pas trop dehors car le camp du lac McKenzie était le seul à avoir une barrière anti dingo, à partir de maintenant il faudra faire sans. On est crevés, alors malgré le froid et l’inconfort du sol, une petite paire de boules Quies pour assourdir le bruit des vagues et tout le monde au lit !

 

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Dimanche 2 juillet (3ème jour) : réveil à 6h pour le lever du soleil sur l’océan, un nouveau paysage fantastique. La nuit a été correcte vu les conditions mais moins pour Damien, il n’était pas tranquille à cause des dingos. On n’en a pas encore vu mais il y a des traces de pattes tout autour de la tente, et elles n’y étaient pas hier soir. Le lait chaud du petit dej nous réchauffe, il fait bien frais ce matin. La marche nous réchauffera. On plie tout et on s’en va. On entame notre long voyage sur 75 miles beach. Les 10 premiers km passent sans trop de mal, mais les 10 derniers beaucoup moins… Damien a pris de méchantes ampoules, et mon genou me fait trop mal. Heureusement on traine chacun deux bâtons parce qu’il faut être « Dingo safe » alors le mien me sert de canne, franchement j’avais l’air d’une mémé…

A la pause de midi, il nous restait un peu plus de 5km à faire mais on était morts et un peu découragés parce qu’on en voyait pas le bout et qu’en plus nos sacs à dos nous paraissaient tous les jours plus lourds. Mais à ce moment-là, alors qu’on était juste assis devant l’océan, une énorme baleine a juste sauté hors des vagues, comme ça ! C’était incroyable, juste devant nous, on n’avait jamais vu ça !!! On l’a regardé sauter comme ça plusieurs fois, puis s’éloigner ! C’était fou ! C’était tellement génial que ça nous a redonné du courage pour la suite, et on a fini par arriver, tant bien que mal, au campement d’Eli Creek ! On était morts mais trop contents. On a de nouveau planté la tente sur les dunes et après s’être reposés nous sommes allés voir Eli Creek. Sur le chemin nous avons croisé deux dingos, mais tout s’est bien passé, il y avait beaucoup de 4x4 donc nous n’avions pas grand-chose à craindre. Sinon, Eli Creek est une petite rivière qui se jette dans l’océan, ses bords sont aménagés et comme il y a un peu de courant, les gens se laissent glisser dedans plus en amont, et se laissent porter par l’eau jusqu’à l’océan. Trop cool ! mais il y a du monde, l’eau est trop fraîche et on est morts, donc pour nous ce sera juste pour y tremper les pieds. Sur le retour au camps, on a vu que beaucoup de monde s’arrêtait vers un gros trucs en fond de plage. En fait c’était une baleine morte, échouée là. On ne savait pas depuis quand elle était là mais ça sentait vraiment fort. En tout cas elle était grosse (la pauvre quand même). Quoi qu’il en soit on a rejoint notre tente. Et franchement à 18h on était au lit !!

 

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Sauf que… notre journée ne s’est pas arrêtée là et la suite nous a parue interminable. Je laisse Damien vous raconter la suite :

 

Bon, par où commencer… ? Disons que le sable on pense que ça peut être confortable pour dormir mais pas du tout, bien tassé, c’est aussi dur que du parquet, donc difficile de trouver le sommeil… Enfin, à bout de fatigue après 20km de marche, je finis enfin par commencer à m’endormir, quand soudain, je suis réveillé en sursaut par un aboiement ! Il y a un dingo dehors ! J’appelle vite Lauriane pour lui demander ce qu’elle en pense, mais elle dort… Ouf, ça devait être un cauchemar. Mais pas le temps de lui demander confirmation qu’on entend un autre aboiement ! Y’a vraiment un dingo qui nous veut quelque chose ! Et là on est bien réveillé avec une bonne dose d’adrénaline dans le sang ! Mais bon que faire ? Le bâton dans la main droite, l’Opinel dans la main gauche, y’a plus qu’à attendre, s’il rentre, il va être reçu ! Je dis ça, mais sérieusement, on flippe trop ! En plus, Lauriane l’entend grogner, moi je me demande si on devrait pas faire du bruit avec une casserole pour lui faire peur, heureusement, Lauriane en grande amie des canidés garde son sang-froid et nous raisonne, si on arrête de faire du bruit, il finira bien par comprendre qu’il y a rien d’intéressant. Quelques dizaines de secondes défilent, et enfin le voilà enfin parti ! Dieu merci on est sauvé ! Mais bon sans rire, on a jamais autant flippé (même dans la Hollywood Tower Hotel c’est tranquille). Tout ça pour dire qu’au final on ne sait pas ce qu’il nous voulait, si ça se trouve il avait encore plus peur que nous, mais bon, se retrouver en pleine nuit, dans un coin complètement pommé, on se demandait bien comment réagir. Bon pour ceux qui maintenant disent qu’on est des chochottes, qu’on a peur d’un petit chien, voilà ce que racontent les panneaux d’avertissement tout autour de l’île :

 

 “Agression can turn quickly to attack. […] Dingo bites are serious. […] Dingoes are capable of killing people.”

 

Pour les anglophiles:

« L’agression peut rapidement tourner à l’attaque. […] Les morsures de dingos sont sérieuses […] Les dingos sont capable de tuer quelqu’un. »

 

Malgré tout, la nuit n’est pas finie, il est seulement 22h30 et on ne sait que faire, peut-on dormir sur nos deux oreilles ? Va-t-il revenir (avec ses potes) ? On est épuisé, mais on n’est pas vraiment en sécurité. On décide finalement de couper la poire en deux, pendant que l’un dort, l’autre monte la garde, quand il est fatigué, il réveille l’autre pour se relayer. La nuit va donc être très longue jusqu’au lever du jour à 6h. Finalement, malgré cette longue nuit de veille, de prière et d’autres réflexions anti-dingos, celui-ci n’est pas revenu. On n’a pas vraiment dormi, mais désormais le jour est levé et nous pouvons respirer.

 

Toujours est-il qu’après cette nuit agitée, on se demande que faire : doit-on continuer notre promenade comme prévu initialement ? Où bien rentrer rapidement ? La peur étant plus forte que la raison, on est parti ! Malgré tout, même si on voudrait se retrouver en sécurité, on est quand même à environ 45km de marche du camping protégé le plus proche… On décide donc de rentrer tout de même, avec l’espoir de se faire prendre en stop et rentrer rapidement.

 

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Débute donc notre 4ème jour sur Fraser Island. Après avoir tout plié, il est près de 8h du matin et nous commençons notre marche, motivés, mais épuisés. On voudrait bien faire du stop, mais les voitures ne sont pas légion si tôt le matin. La première passe, non, raté, on doit continuer de marcher. Après finalement 2km à pieds, une autre voiture arrive, on lève le pouce… Houra ! Il s’arrête ! Ce sont donc deux pêcheurs australiens qui nous ramassent dans leur pick-up, et plus on roule et moins ils nous croient capable d’avoir marché tout ça ! Pendant tout ce temps, on voit les kilomètres de la veille défiler, et on se rend compte à quel point notre marche de la veille était longue ! Quel plaisir ! On leur raconte notre histoire de dingo, et ils nous rient au nez ! Ici, ils ne prennent vraiment rien au sérieux. On ne va pas leur en vouloir, parce qu’après une vingtaine de minutes, on a fait à peu près autant de kilomètres que la veille et en plus, on a fait un tour de 4x4 façon Paris-Dakar !

 

Nous voilà donc arrivé là où nous avions dormi la veille alors qu’il est seulement 9h du matin ! Nous voilà donc plein de courage, on peut rallier le lac McKenzie et son aire de camping, protégée par une barrière, dans la journée ! Une fois les vingt kilomètres de sentiers restant avalés bien sûr ! Le pire, c’est que cette partie de la marche est sans doute la plus difficile, une dune de sable à escalader, des escaliers pour continuer, sans parler des 3-4 collines à franchir, tout ça avec seulement quelques heures de sommeil. Bref, après 5h30 de marche, nous voilà enfin arrivés à destination ! On en peut plus ! On a mal de partout, aux épaules à causes des sacs, aux pieds, à causes des ampoules, et avec les mollets tout courbaturés. Mais nous sommes en sécurité ! Derrière une belle barrière et maintenant on va pouvoir savourer de bonnes pâtes même s’il n’est que l’heure du goûter.

 

En conclusion, on est quand même déçu que cette peur du dingo nous ait fait loupé les dernières choses que nous avions prévues de voir : l’épave du bateau, et les sables multicolores. Mais au fond, on voit bien qu’après 4 jours de marche, nous sommes au bout du rouleau, et cela aurait peut-être été trop d’aller encore plus loin, d’autant plus, que moi, j’ai l’impression de mourir de faim ! On arrive tout juste à poser le pied par terre à cause de la douleur, et supporter les 10-15 kilos de poids sur notre dos devient un supplice. Enfin, demain il nous restera plus que 15km et nous serons au ferry. Maintenant nous pouvons profiter de la nuit pour récupérer sereinement.

 

Le lendemain matin, nous plions la tente, faisons nos sacs après notre dernier petit déjeuner sur l’île et nous revoilà partis. Le chemin n’est pas très dur, mais il fait froid, et nous sommes bien engourdis. On avance doucement, mais plus les kilomètres passent, et plus l’usure mentale se fait sentir. Même si on sent qu’on n’est pas non plus épuisés, on en a trop marre de marcher, encore marcher, d’autant plus qu’on est déjà passé ici le premier jour, et que le décor, bien que très beau, nous semble bien monotone. Après 3h de marches, nous voilà arrivés de l’autre côté de l’île, ici l’océan est très calme car protégé du vent, on décide de s’installer sur une table de pique-nique pour manger un morceau. Et c’est alors que nous sommes tranquillement en train de cuisiner que deux « gentils » dingos se joignent à nous ! Et les souvenirs de la nuit de la veille aussi ! Heureusement, ceux-ci étaient bien moins téméraires et ils passent leur chemin. Il nous reste une petite heure de marche sur la plage, et nous voyons au loin l’embarcadère se rapprocher. Sans rire, on est arrivé et on l’a fait ! Malgré toutes ces péripéties, on est quand même fiers de nous, d’avoir parcouru tous ces kilomètres et surtout heureux d’avoir fait d’aussi belles découvertes. On se dit quand même que cela en valait la peine.

 

Bilan de l’aventure

 

Damien : Au final on peut dire que ce petit séjour aura été aussi dur que bon ! Cela  valait vraiment la peine de batailler autant, et même si les mollets brulaient, on était bien heureux d’être là ! On s’est lancé là-dedans les yeux fermés, sans même savoir si on arriverait au bout, et on l’a fait !

 

Lauriane : Fraser Island en deux mots, Fantastique et Flippant ! Au moins ces quelques jours ne ressembleront qu’à nous. Je n’y crois toujours pas de l’avoir fait !!! C’était un sacré défi et on a repoussé nos limites ! Aucun regret, trop génial. Fraser Island à pied même avec un genou en moins, pfff trop facile ! lol :D

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Commentaires
I
Bon, le premier qui vous traite de chochotte, qu'il vienne me voir et je lui expliquerai la suite... non mais !<br /> <br /> c'est très fin d'être revenu à tant, il faut pas être dingo quand même, c'aurait été un comble de finir en steak pour toutou.<br /> <br /> bisous<br /> <br /> Isa
M
Très fière de toi ma cousine... bravo à tous les deux.. et quel courage!!! Gros bisous
M
Coucou nous revoilou !!!<br /> <br /> <br /> <br /> Tout d'abord "chapeau" fallait le faire car pas facile, ce n'était pas une marche du dimanche ... n'est-ce-pas Lolo lol...<br /> <br /> Mais vous l'avez fait et nous on dit c'est très bien tout comme d'avoir renoncé à poursuivre lorsque vous vous êtes sentis menacés d'autant plus que vous étiez à bout de force. Vous avez su entendre en vous la voix de la sagesse, ce qui prouve que vous êtes des adultes responsables et réfléchis... De plus, vous connaissez le proverbe : "qui veut aller loin, ménage sa monture..." <br /> <br /> En tout cas, c'est une formidable expérience que vous n'oublierez jamais et qui vous a permis de découvrir des paysages somptueux de la mer et ses magnifiques plages... Merci de nous faire voyager grâce aux belles photos que vous mettez en ligne..<br /> <br /> Nous aussi, nous avons eu de belles photos que vous avez dû recevoir... Thierry va essayer de faire un montage pour faire en sorte que vous soyez sur la photo de famille car il est inconcevable que vous n'y soyez pas dessus.<br /> <br /> Papy et Mamy se joignent à nous pour vous faire de grosses bises. Continuez bien votre périple et continuez à nous faire voir de somptueux paysages.<br /> <br /> Au fait Lolo on espère que ton genou va tenir le coup, sinon Damien va être dans l’obligation de te porter……Oulà quelle galère…….ssssssssssssssss……Alllez bizzzzzz à tout les deux…………………..Tonton Thierry et Tati Marie-Rose…….re-sssssssss………
C
Je me doutais bien que vous etiez DINGOS de faire ce trek...lol<br /> <br /> En tous cas de superbes photos encore.<br /> <br /> Bonne continuation<br /> <br /> Bisous à vous deux
F
Bravo vous avez été bien courageux :-) et les photos, magnifiques!! Gros bisous les sportifs :-)
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